Je te vois / Création en cours
JEU: Jade Breidi, Elisa Jasmin, Marion Amiaud
ECRITURE ET MISE EN SCENE : Aurélie Cohen
En résidence à la MJC de Ris Orangis pour la saison 2020-2021. Représentation test le vendredi 2 octobre 2020.
Dans les années 2000 en Suède, un grand nombre d’enfants sont mystérieusement tombés malades. Ils ne se nourrissaient plus, ne réagissaient plus, perdaient tout contact avec leur entourage, devenaient apathiques. Ces enfants avaient en commun le fait que leurs parents étaient tous demandeurs d’asile, généralement en attente d’un permis de séjour ou avec déjà en main leur avis d’expulsion. (...) Où chercher la responsabilité ? Chez les parents ? Chez les agents de l’office nationale de l’Immigration ? Chez les politiques?
J.H Khemiri, « Introduction » à L'apathie pour débutants
Avec: Mounira Barbouch, Maïmouna Coulibaly, Xavier Guerlin, Luc Guiol, Thomas Horeau, Fabienne Labarthe
Mise en scène : Virginie Berthier Lumières: Bastien Gérard Scénographie : Juliette Morel Musique originale : Joe Cave
traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy texte publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l'auteur
Noces de Laura Tirandaz
Sei de Caroline Dumas de Rauly
Tentative de Saisine d’une amazone un peu vulgaire de Virginie Berthier
Qu’est-ce qu’une putain ?
Une simple considération du sexe fort sur le sexe faible ?
A travers ces trois textes, nous sommes allés à la rencontre de trois femmes : Sei Shônagon, dame de compagnie de l’Impératrice du Japon en l’an 1000 ; Marguerite de Valois, Reine de Navarre en 1572 ; Théroigne de Méricourt, révolutionnaire en 1789.
Sei nous a laissé ses Notes de chevet, composées en secret dans l’intimité soyeuse de la nuit. De Margot nous connaissons les vers passionnés et croyons la légende de ses relations incestueuses à ses frères. Nous avons oublié les discours politiques de Théroigne, exhortant la Révolution à accorder sa juste place aux femmes, au profit des mille chansons paillardes, poèmes, chroniques médicales qui depuis l’ont réduite à une figure hystérique. Ces femmes de leur temps sont entrées dans l’Histoire sans que jamais l’absurde évidence de leur féminité n’ait été laissée de côté. Parce qu’il reste d’elles une vague impression de chair, de nuit, un soupçon de putain, nous avons voulu transposer à la scène les restes de ces trois femmes considérées à la hauteur de leur sexe.
Virginie Berthier / Caroline Dumas de Rauly / Laura Tirandaz
Le projet "Les putains se perdent à être peintes"
Cycle de trois formes théâtrales brèves -30 à 40 minutes- convoquant chacune des poétiques, des esthétiques et des modes de représentation bien distincts. Elles peuvent être jouées ensemble ou séparément et sont l'oeuvre de trois jeunes auteures dramatiques, issues du département écriture de l'Ensatt où elles se sont rencontrées. Chaque forme s'attache à un lieu et un à temps particulier tout en se saisissant de la distance qui sépare notre temps de celui de la figure historique convoquée. Qu'en est-il du Japon de Sei, du royaume de Margot, de la révolution de Théroigne ? Comment percevons-nous notre temps lorsque nous regardons le leur ?
Portfolio des photos de répétition par Lou Camino:
http://www.loucamino.com/wp-content/plugins/23-triptyque-boucsurletoit/
http://www.loucamino.com/wp-content/plugins/22-sei-boucsurletoit/
Teasers:
Noces:https://vimeo.com/68425730
Sei:https://vimeo.com/68637280
Plus d'infos sur le site du théâtre:
http://www.letricyclegrenoble.com/wp/les-putains-se-perdent-a-etre-peintes-triptyque/
Choses qui perdent à être peintes :
Les œillets, les fleurs de cerisiers, de kerrie.
Le visage des hommes ou des femmes dont on vante la beauté dans les romans.
Sei Shônagon, extrait des Notes de chevet
Sei Shônagon a vécu autour de l’an 1000, au Japon. C’était une dame de compagnie de l’Impératrice. Le but des dames de compagnie était de plaire à l’Impératrice. Sei Shônagon voulait plaire à l’Impératrice. Sei Shônagon a écrit les Notes de chevet.
Sei vit aujourd’hui, dans un cabaret. C’est une putain. Le but des putains est de plaire aux hommes. Sei veut plaire aux hommes. Sei ouvre ses fesses et fait des listes à la manière des Notes de chevet.
Sei sait faire le numéro à la barre. Sei est une putain qui sait faire le spectacle. Sei rêve à Jim Morrisson, de l’autre côté de la mer, qui sait faire le spectacle. Jim sait plaire aux filles. Jim est libre.
Sei a sans doute appris le new burlesque.
Sei se donne en représentation.
Sei se perd à être peinte.
Mise en scène: Virginie Berthier / Avec Maïmouna Coulibaly et Luc Guiol
Installation vidéo: Zita Cochet / Scénographie: Juliette Morel / Lumières: Bastien Gérard / Costumes: Antonin Boyot Gellibert / Musique: Milkymee
Teaser:
https://vimeo.com/68637280
Portfolio des photos de répétition:
http://www.loucamino.com/wp-content/plugins/23-triptyque-boucsurletoit/
http://www.loucamino.com/wp-content/plugins/22-sei-boucsurletoit/
J'aime une amie entièrement parfaite,
Tant que j'en sens satisfait mon désir.
Nature l'a, quant à la beauté, faite
Pour à tout oeil donner parfait plaisir ;
Grâce y a fait son chef d’oeuvre à loisir,
Et les vertus y ont mis leur pouvoir,
Tant que l'ouïr, la hanter et la voir
Sont soeurs témoins de sa perfection :
Un mal y a, c'est qu'elle peut avoir
En corps parfait coeur sans affection.
Marguerite de Valois
Au soir de ses noces avec Henri de Navarre, et à quelques nuits du massacre de la Saint-Barthélémy, Marguerite de Valois refuse obstinément de rejoindre la couche nuptiale.
Je me suis attachée à cette figure ainsi qu'à celle de sa mère Catherine de Médicis sans craindre de distordre à mon gré les éléments biographiques et historiques. Il est permis de violer l'histoire à condition de lui faire un enfant disait Alexandre Dumas, expert en la matière. Ici le viol de l'histoire sera celui de la future reine Margot, mariée de force à Henri IV un homme qu'elle n'aimait pas et dont la religion lui faisait horreur. Perçue comme une princesse de petite vertu, ce mariage forcé ne devait pas la gêner selon la logique dominante de la raison d'état.
Entre le pragmatisme et la soif d'absolu, deux conceptions du pouvoir s'affrontent au travers de deux femmes (Margot et Catherine de Médicis). Dans ce théâtre de chambre, une jeune épousée refuse la nuit de noces, la refuse par principe et non par pudeur. Parle-t-on de viol quand on force une putain ?
Laura Tirandaz
Mise en scène Virginie Berthier / Avec Aurélie Cohen, Anne Gennatas, Fabienne Labarthe
Teaser:
https://vimeo.com/68425730
Portfolio des photos de répétition:
http://www.loucamino.com/wp-content/plugins/23-triptyque-boucsurletoit/
- Théroigne fut l'image ambulante de la Révolution. Brillante dans ses commencements, énergumène dans son cours, dégoûtante de fange et de sang après le 10 août.
- Vous sacrifiez la vérité et même la vraisemblance au plaisir de cette comparaison à effet!
- Théroigne au district, aussi bien qu'au bordel, de ses talents divers a fait l'expérience ; par sa langue et son con précieuse à la France, son nom va devenir à jamais immortel.
La-dite amazone serait Théroigne de Méricourt, une presque célèbre figure féminine, et pourquoi pas féministe, de la Révolution Française. L'amazone dite un peu vulgaire serait un personnage insaisissable, une femme dépossédée, palimpseste de chroniques, journalistiques, historiques, médicales, poétiques et patchwork d'effigies, incessamment peintes, versifiées, phantasmées, par des hommes.
Ecrite pour la marionnette, en réponse à une commande d'Eloi Recoing, la Tentative de saisine d’une amazone un peu vulgaire est un cabaret marionnettique constitué d'une suite de tableaux comme autant de collages résonnant du fracas des discours révolutionnaires, des chansons à boire, ou des leçons d'un Catéchisme libertin attribué à Théroigne par la contre-révolution. Le portrait de Théroigne de Méricourt nous parvient fractionné en mille et une facettes, appréciable seulement par le prisme de ses contemporains et soumis à la force de représentation qu’est la Révolution mettant en scène ses personnages.
Mise en scène Virginie Berthier / Avec Gabriela Aranguiz, Xavier Guerlin, Peggy Lecaudé
Création marionnettique: Gabriela Aranguiz
Teaser:
https://vimeo.com/70920124
Portfolio des photos de répétition:
http://www.loucamino.com/wp-content/plugins/23-triptyque-boucsurletoit/
En examinant la réception d'Henry V de Shakespeare à travers l'histoire et les territoires, les interprétations et instrumentalisations divergents dont il a été l'objet - autant de strates de sens et de réécritures préalables à notre geste propre- nous avons choisi de nous appuyer sur cette étude comme fondement de nos tentatives de variations sur ce texte, à l'écrit et au plateau.
LIENS:
Cartographie photographique (par Lou Camino): http://www.loucamino.com/?page_id=9599
Portfolio extraits textes + images : http://issuu.com/lou_camino/docs/portfolio_bouc_final_72?e=0
Pièce insaisissable,aux lectures souvent diamétralement opposées, avec pour seul véritable invariant la puissance rhétorique et poétique insufflée par Shakepeare à cette oeuvre, elle est un point d'appui inépuisable aux questionnements politiques de tout temps: le rapport discours /'action, les fonctions tour à tour performative, dissimulatoire, épistémologique du langage, la distribution réelle du pouvoir au sein d'une communauté donnée, le rapport des individus au réseau social et économique auquel ils sont liés..
La constitution d'une équipe artistique et technique internationale a été à l'origine même du projet, comme en écho à notre manière d'aborder cette oeuvre et ce vers quoi elle pointe. Ce choix, se reflétant dans l'hétérogénéité assumée des formes, registres et langues (au sens large) employées, prend toute son ampleur dans son rapport à cet autre disposition de départ: un temps long de travail et de recherche - à l'échelle de plusieurs années- car nous considérons que l'urgence ne peut pas être une modalité efficiente de la réflexion et de la rencontre.
Luc Guiol
Le Projet Concret. est créé en 2007 dans la Cour des Notaires d'Avignon, sur l'invitation de Michel Jestin. Il a été epris en septembre de la même année à la Bifurk (Grenoble) lors du premier forum citoyen de Libération, et présenté pour la première fois en salle en avril 2008 à Confluences (Paris), puis le Théâtre de l'Opprimé l'accueille en mai 2010 lors du festival Migr'actions. Dans une forme que l'on pourrait rapprocher (si nécessaire) du théâtre d'intervention, le Projet Concret questionne tel un essai théâtral les fondements du concept d'identité nationale.
Presse
"Une recherche plus qu'une pièce, orchestrée par Virginie Berthier, metteur en scène de la troupe parisienne Le Bouc sur le Toit. Discours politiques, oeuvres littéraires, médiatiques, et commentaires sportifs côtoient les textes de Xavier Guerlin, acteur et auteur. Un spectacle politique créatif qui évolue au fil des représentations. Le spectateur, harangué, n'en ressort pas indemne. Preuve que la troupe, soucieuse de ne pas laisser s'endormir les consciences, atteint son but.
Bakchich.info, Amandine Faraud, 21 juillet 2007
Confluences / avril 2008
photos: Estelle Fridlender
Le spectacle Casanova dans la métamorphose galante est le geste fondateur de la compagnie Le Bouc sur le Toit. Il s'agit de l'adaptation d'un livret d'opéra parodique méconnu de Guillaume Apollinaire intitulé Casanova. Virginie Berthier, metteur en scène, s'associe pour ce projet à Benoît Walther, compositeur, et tous deux s'entourent d'une vingtaine de jeunes comédiens, musiciens et techniciens du spectacle. Sur scène, 7 comédiens et un quatuor lyrique sont accompagnés par un trio d'instrumentistes (piano, percussions, clavecin) et la musique électronique de Saycet en direct. Ce Casanova contemporain et atonal interroge le motif du travestissement et l'esthétique carnavalesque.
Presse
"La mise en scène est exceptionnelle, l'espace est comble, aucun manque, aucune absence, aucune possibilité d'ennui pour le public, les acteurs sont brillants et donnent leur coeur au public. (...) Les costumes sont dionysiaques, on en a plein les yeux, seulement plein; toujours apparaît le nécessaire pour transporter le public dans un monde étrange ou les personnages par leurs excès nous sont familiers et attachants. Un spectacle à voir à tout prix. "
La Provence, Lila Mélis, 9 juillet 2005
Théâtre des Béliers, Avignon, juillet 2005